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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/320

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Cherbourg, l’autre à Tourleville. Tous ces établissemens épuisent le bois des forêts qui les environnent.

Je ne parle pas du ides glaces, parce qu’on ne peut rester long-temps à voir ce travail sans avoir les oreilles déchirées par le bruit assourdissant de ces glaces, qu’un ouvrier promène sur un rondeau de fer, où il étend du sable fin & de l’émeri, pour en unir les bords.

C’est le directeur en chef qui estime les glaces ; les marchands les achètent ensuite. Un particulier, s’il n’est tapissier ou miroitier, ne peut faire emplette de glaces à la manufacture. Le tarif n’empêche pas toujours d’être trompé sur leur valeur ; si on ne peut l’être relativement à leur volume, des bouillons, des filets, des ondes, échappent souvent à l’œil de l’acheteur inexpérimenté ; & le miroitier, rusé de son métier, a soin, pour pouvoir vendre ses glaces, de leur donner, dans sa boutique, telle inclinaison au jour, qui empêche d’en remarquer au premier aspect les différens défauts.