qui font marchandise de l’argent monnoyé. Comme toute leur science consiste à acheter à bas prix des uns, pour vendre cher aux autres, tout favorise leur cupidité. La diversité immense des besoins travaille tellement les habitans de la capitale, qu’il faut incessamment recourir à ces tourmenteurs de fonds. Ils usent d’un jargon mystérieux, & se gardent bien de le simplifier, parce que si le peuple entendoit cette langue d’agiotage, il feroit lui-même ses affaires.
Toutes les affaires sont des affaires de finances ; mais le peuple est constamment dupe du calculateur ; c’est une espèce de fléau moderne. Un pays est malheureusement agité, lorsque le financier y donne des loix ; toutes les fortunes alors éprouvent des convulsions plus ou moins grandes.
Ce qui compose l’agiotage, & toute cette race ennemie de la sainte agriculture, se loge aux environs de cette rue, pour être plus à portée des autels de Plutus. Les catins y sont plus financières que dans tout autre quartier, & distinguent un suppôt de