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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/372

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Louis XIV. Ces queues me rappellent ces moutons indiens dont on est obligé de voiturer les énormes queues dans un chariot qui les suit exprès. Nos duchesses marchent sur le parquet avec ces longues robes, tandis que tout le reste de la parure est absolument changé. Pourquoi a-t-on retenu cette queue de deux aunes, balayant la poussière derrière elles, s’il y en avoit toutefois sur le parquet foulé journellement par la cour ?

Mais il y a le maître pour les révérences de présentation. Il faut apprendre à faire des révérences à reculons, & à rejeter adroitement la queue traînante avec le talon. C’est un exercice qu’on fait d’avance à plusieurs reprises, devant un grand miroir, & avec le plus grand sérieux. Ô mon cher Rabelais ! voici que le maître des révérences fait le roi. On lui prend la main & on s’incline devant lui ; mais on ne la baise pas. On baise celle du roi, quand il ne daigne pas embrasser la présentée ; ce qu’il fait le plus souvent, car les rois de France