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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/373

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sont très-galans. Ils embrassent cérémonieusement la laideur ainsi que la beauté. Ô complaisance vraiment grande !

L’habit de cour exige que les femmes, dans les jours de présentation, aient les épaules découvertes. C’étoit jadis un beau spectacle ; il a changé depuis. L’ambition nourrissoit alors l’embonpoint des femmes, & sembloit augmenter leur fraîcheur. On diroit aujourd’hui que cette même ambition les dessèche & les amaigrit : les travaux de la cour semblent leur avoir enlevé ces attraits rebondis qui distinguoient leurs aïeules, ainsi que l’attestent leurs portraits ; mais il est décidé, depuis trente ans, qu’on laissera à la bourgeoisie les témoignages de la pleine santé, & qu’on n’en offrira qu’une épuisée, ou à demi éteinte.

Que ne voit-on pas à la cour entre les femmes présentées ! que de rivalités sous cet air de concorde ! que de débats plaisans ! que de combats singuliers ! En voici un du temps de la régence, lors de la querelle entre la noblesse & les ducs. Ces derniers