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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IX, 1788.djvu/6

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que celui de Versailles ; mais le rire est là si imperceptible !

Me voilà dans la galerie avec la famille, & les remarques sont déjà faites. Mademoiselle, dans un excès de politesse, a failli saluer les suisses à livrée ; mais le père, qui sait la cour, lui en a imposé d’un regard, & lui dit à l’oreille, qu’on ne salue personne, pas même les cordons-bleus : sans cet avertissement, mademoiselle auroit bien pu faire une profonde révérence à la famille royale.

Je suis sûr que mademoiselle dit dans le fond de son cœur qu’elle n’a jamais vu nulle part tant de si beaux hommes ; mais quoiqu’elle ait passé en revue tous les militaires qui composent la garde, elle n’en témoigne rien. Ce qui l’intéresse le plus ensuite, c’est de bien considérer de quelle manière les princesses & les dames de la cour sont coiffées.

Le père, grand admirateur de Louis XIV, malgré Fénelon & l’abbé de Saint-Pierre, cherche son portrait, & fait des réflexions si profondes, qu’il n’ose me les communiquer ;