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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/115

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soustraire, pour convertir ce larcin en une grosse fortune. Les vols domestiques deviennent plus nombreux, & les maîtres qui s’en apperçoivent ne sont plus attachés à leurs domestiques ; ils les considerent comme des ennemis.

Ces crieurs dans les rues provoquent le public crédule, à peu près comme les filles le soir provoquent le jeune homme inexpérimenté & qui a des sens[1].

C’est l’instant après le tirage qu’il faut voir toutes les mines alongées à l’aspect des numéros sortis & qui ont trompé leur attente. L’homme du peuple reste immobile, & les bras croisés, il songe à sa perte & dit : j’avois envie de mettre sur celui-là. L’homme

  1. De belles dames qui convoitoient le quine de cette loterie, allerent trouver un fou aux Petites-maisons, dans l’espérance qu’il nommeroit les numéros gagnans. Celui-ci, d’un ton grave & d’un air prophétique, leur en fait choisir quatre, les fait tracer sur le papier, les avale & dit : attendez, mesdames, vous les verrez sortir.