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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/159

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Dès qu’un peuple est arrivé au point d’avoir goûté les sciences & les arts, il faut qu’il les pousse au plus haut degré de perfection, s’il ne veut pas augmenter ses maux. Éloignés une fois de la simplicité primitive de la nature, (état indigent par lui-même) les hommes réunis en grandes sociétés, ont besoin d’une police profonde, parce que leurs intérêts étant embrouillés, il faut de l’art pour les concilier & les rendre respectivement utiles. La philosophie devient très-nécessaire pour donner à l’édifice social une base solide, & l’orner de tous les agrémens possibles : il faut parer à une foule incroyable de causes destructives ; & c’est au génie doué d’une activité bienfaisante à veiller pour saisir d’un coup-d’œil les maux & les remedes. La législation perfectionnée rend à l’homme sa liberté primitive, & le fait jouir de mille avantages nouveaux. Que de besoins l’homme a à satisfaire ! ils effraient au premier coup-d’œil : mais le concours des bras & des lumieres, le commerce réciproque des travaux & des ser-