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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/158

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CHAPITRE CCCCX.

Académie des Sciences.


Sans les sciences l’homme seroit au-dessous de la brute ; sans la minéralogie, l’art de la culture n’existeroit pas. L’homme sur le globe entier ne seroit que ce que sont les peuplades errantes de l’Amérique, qui dévorent la chair humaine, soit rôtie avec de grandes broches de bois, soit bouillie dans des marmites. Ainsi la justice, la gratitude & la miséricorde dépendent d’avoir su trouver le morceau de fer qui compose la charrue, la serpe & la faucille.

La paix & la concorde qui doivent régner entre les hommes sont intimément liées à la découverte des sciences. Ce n’est que par eux qu’ils deviendront forts, puissans, heureux ; ou les tenebres totales de la barbarie, ou le jour éclatant de la lumiere la plus épurée, point de milieu, le mêlange douteux seroit la situation la plus funeste.