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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/195

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erreur ou par foiblesse, tu ne régnois que sur des courtisans qui régneroient sous toi… oh, quelle domination plus formidable que le despotisme même ! Pleure !

Que l’éternel Moteur des destinées humaines te prête de ses lumieres & de sa force. Tu es né dans une heureuse époque : béni le siecle ! Le siecle travaille pour toi, le siecle s’éclaire de jour en jour, le siecle te prépare, t’amasse des idées neuves & saines. Frédéric & Catherine te montrent la hauteur de leur génie, tu n’auras guere qu’à savoir lire ; mais voudras-tu lire ? Lis, je t’en conjure ; lis ce qu’ont fait de grand & de magnanime, sous un ciel moins heureux que le tien, Catherine & Frédéric.

Quel trésor pour la puissance que ces lignes muettes que nous traçons à l’envi pour te faire entrer dans tous les chemins de la véritable gloire ! Elle est connue enfin. Quel que soit ton orgueil, ces lignes ne te blesseront pas. Ce n’est plus un homme qui te parlera, c’est un livre ; aurois-tu peur d’un livre ?