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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/196

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S’il te touche, tu le rapprocheras rapidement de ton cœur généreux ; mais tu pourras l’en écarter avec la même facilité, si… ah, ne tremble point un jour d’ouvrir un livre ! Par cette voie tranquille & respectueuse, la vérité, dont le son direct auroit effarouché ton oreille superbe, pénétrera ton ame à loisir ; & comme il te sera aisé de jeter là cet écrit moniteur, tu l’écouteras avec plus d’attention & de confiance peut-être ; tes regards, par ce moyen simple, descendront jusqu’aux classes inférieures que l’on n’oublie que trop dans ton palais ; car ce sont les racines obscures qui nourrissent le superbe feuillage dont l’arbre se glorifie. Ton opulence sort de ces canaux secrets & vivifians ; & pourquoi ne verrois-tu que la tige ?

Lis, quand ce ne seroit que pour entendre le contraire de ce qu’on te dira tous les jours. Ne te refuse pas à ce contraste. Qui te parlera sans fard & à chaque instant, quand tu voudras l’écouter ? Un homme qui n’a aucun intérêt de te tromper, qui vit loin