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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/215

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doie, & les flots n’y sont pas moins agités que ceux des spectacles.

Tantôt la poignée d’une épée s’engage dans les plis d’un falbala dont elle arrache un lambeau. Tantôt le bout du fourreau s’arrête dans une garniture de points & déchire une vingtaine de mailles. Les boutons des habits emportent les fils délicats de la blonde des mantelets, & l’on n’est occupé qu’à faire une profonde inclination aux femmes dont le pied presse involontairement la robe.

Là les douairieres ont le tic de faire l’enfant, & les filles de douze ans affectent l’air de l’âge mûr & réfléchi ; de sorte qu’à Paris l’aimable adolescence n’est pas plus de mise dans la société que sur le théatre.

Point de visage féminin qui ne s’étudie à dissimuler sa date. Que de soins secrets pour dérober les rides naissantes ! Mais le grasseyement d’une prononciation débile ne sert pas à déguiser les années.

Les filles entretenues ont pris le parti de se mettre très-décemment ; & si elles conti-