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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/216

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nuent, il faudra les connoître pour ne point se tromper, & pour les distinguer d’une honnête bourgeoise.

On s’apperçoit dans toutes ces promenades, que les femmes ont grand besoin de voir & d’être vues.

L’œil fait à lui seul presque toute la physionomie. Point de visages gracieux, quelques réguliers qu’ils puissent être, sans l’expression du regard. On rencontre de ces fronts polis & colorés qui sont des figures fort insipides, faute de l’œil qui n’exprime pas quelques qualités de l’esprit. L’œil doit être transparent comme le diamant. Une certaine langueur douce le rend bien plus beau que ne fait la vivacité. L’œil ne doit prendre aucune forme géométrique. Les yeux ronds ou absolument oblongs, ou saillans ont peu d’agrément. Comme c’est l’ame qui fait le regard & que les belles ames sont en petit nombre, les beaux yeux sont assez rares. Il y a le feu de la jeunesse qui, à un certain âge, leur prête du brillant ; mais l’on reconnoît que ce sont des yeux passion-