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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/218

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corde obligent le convalescent & le goutteux à se réfugier dans des allées écartées & solitaires.

Depuis peu, des filles publiques & bien vêtues se rangent en plein jour sur des chaises au coin d’un arbre, & de là raccrochent les passans, non avec le bras, mais avec un regard qui vous fait baisser la vue. Elles attendent vers le midi que quelqu’un leur offre à dîner. Rarement manquent-elles leur coup ; il y a toujours quelques officiers en semestre, quelques libertins désœuvrés qui s’en emparent : elles se rallient entr’elles & se prêtent la main pour embaucher les dupes & les imprudens, & former ce qu’on appelle parties quarrées.

Cette impudence si visible qu’éclaire encore l’œil du soleil, au milieu d’un jardin l’honnête bourgeoisie est obligée de détourner les regards ; ce mépris non voilé des bienséances est ce qui révolte le plus le partisan de la décence publique.

Il devroit être enjoint à ces créatures d’at-