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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/261

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maîtresse de sa mission. On s’envoie des salutations, des complimens réciproques, & l’on demeure porte à porte.

D’autres femmes ont l’affectation de s’écrire tous les jours de la vie. Ce sont des amitiés excessives, des transports ; on ne sauroit vivre l’une sans l’autre ; on déclare son intimité sentimentale à la face de l’univers. Au bout de six mois on devient de la plus belle indifférence, & ces femmes si affolées ne se reconnoissent plus.

Depuis long-tems on ne fait plus les incommodes visites du jour de l’an ; il n’y a plus que les commis de bureau qui vont offrir leurs hommages à leurs supérieurs qui les attendent ce jour-là, & les reçoivent avec toute la dignité d’un protecteur.

Ceux qui ne reçoivent pas de gages ne font aucune visite. On s’envoie réciproquement des cartes par des domestiques.

La petite poste se charge aussi des visites. Le porte-claquette met un habit noir, l’épée au côté, & souleve le marteau des portes