Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/260

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 258 )

& de la fortune, pour prodiguer ainsi son existence ? Et ces personnes affecteront encore du dédain pour des sociétés qu’elles ne connoissent pas : & pourquoi ? Parce qu’elles dédaignent réellement les sociétés qu’elles connoissent.

Quand le jour tombe dans le sallon, le notaire & le gros commis disent aux valets, des bougies ; les maîtres des requêtes & les présidens disent, des lumieres ; mais les grands seigneurs & les princes disent, apportez des chandelles ; & pourquoi ? c’est que le roi dit toujours, des chandelles.

Je ne doute pas que, profitant de cette remarque, quelque gentillâtre ne dise bientôt en province dans son châtel démantelé, des chandelles. Et j’aurai occasioné un trait comique ; tant mieux, il fera rire.

Il y a d’autres extravagances dans ces coutumes du beau monde. Un laquais va réguliérement tous les matins savoir comment se porte madame une telle ; mais il est de son devoir de ne jamais rendre compte à sa