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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/29

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Les gens à équipages ont renoncé à ce luxe impertinent & dangereux ; mais au lieu d’avoir un cavalier, ils font courir des lévriers qui ne semblent précéder la voiture que pour renverser les gens & les exposer à être foulés aux pieds des chevaux, ou brisés sous les roues. Les fantassins dans des rues étroites avoient déjà à se garantir des pesantes charrettes, des carrosses, des cabriolets ; ils voient aujourd’hui de gros chiens qui s’élancent contr’eux en aboyant ; ils caracolent, ils bondissent au milieu de la rue ; ils font si bien qu’on n’entend plus le pas des chevaux ni la voix du cocher.

On diroit que les riches se croient propriétaires absolus des passages publics, tant ils multiplient les incommodités désagréables & les dangers imminens pour satisfaire quelques fantaisies frivoles.