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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/291

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Cette espece d’hommes, qui occupoit les premieres maisons, descend de jour en jour & reflue vers la bourgeoise.

Ils n’ont plus aujourd’hui le ton grondeur qu’ils avoient dans le siecle dernier ; leur parole est humble & caressante ; ils n’osent éconduire ceux qui leur déplaisent ; ils font seulement remarquer leur modération, leur amour de la paix & la victoire remportée sur leur humeur. Rien ne les choque, & mettant de côté le zele trop ardent qui dévoroit leurs dévanciers, ils écoutent, sans une surprise trop caractérisée, les réflexions & les propos de la philosophie moderne.

Les curés sont un peu jaloux de ces indépendans qui vont sur leurs brisées ; mais comme ils sentent que leurs habitués n’ont pas assez de monde pour vivre parmi les personnes d’un certain rang, ils aiment encore mieux voir chez elles un directeur que de n’y appercevoir aucun ecclésiastique.