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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/295

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CHAPITRE CCCCXLIII.

Fantaisies.


Cest ce qui desseche, ruine & consume les grosses fortunes ; c’est ce qui rend dur & avare ; ce qui empêche d’être compatissant, souvent même d’être juste. Un pavillon bisarre, un jardin ennuyeux, un sallon doré & maussade, absorbent l’argent qui auroit donné des jouissances réelles.

Telle femme a des fantaisies de robes, de bagues, de dentelles, qui surpassent toutes ses autres dépenses. La fantaisie devient passion. À peine satisfaite, la femme capricieuse en appelle encore une autre plus extravagante. On veut jouir pour l’œil d’autrui. Ces miseres détournent l’homme des devoirs & des plaisirs rendus plus doux l’un par l’autre, & qui lui étoient propres.

Tel est le fléau des riches ; ils sont presque tous fantasques ; & comme les fantasques sont