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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/296

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des projets qui n’ont ni base ni terme, ils éprouvent dans leurs rêves le tourment des Danaïdes ; ils ne jouissent point, & ils ont fermé la source de la consolante bienfaisance, pour se livrer à de courtes sensations fausses & illusoires.

CHAPITRE CCCCXLIV.

L’air de Cour.


La cour est le centre de la politesse, parce qu’elle y donne le ton des usages & des manieres. L’air de cour s’imprime dans un garçon de la chambre, dans un petit contrôleur ; & à l’instar des grands seigneurs, ils affectent une contenance modeste, puis reparoissent fiers & superbes. Les valets prennent un ton qui par-tout ailleurs seroit l’excès du ridicule.

On marche des épaules à la cour. Le courtisan salue légérement, interroge sans regarder, glisse sur le parquet avec une légéreté incomparable, parle d’un ton élevé, préside