Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/302

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 300 )

tion politique n’est jamais voilée ; car dans une feuille véridique, le gouvernement annonce avec franchise les revers & les succès de la guerre ; & l’Anglois après avoir dit tout haut sa façon de penser[1], donne volontairement une partie de sa fortune pour les besoins de la patrie. Et pourquoi ? C’est qu’il a pu avoir un avis & le produire en citoyen à ses concitoyens.

Jamais on ne vit chez aucune nation plus de ressources, plus d’intrépidité, plus de nerf, plus de génie. Ses flottes sorties de ses ports comme par enchantement, tiennent du prodige, & la postérité aura peine à croire ce que l’histoire lui racontera, tant le grand ressort de la liberté est fait pour opérer les choses les plus extraordinaires. Et comment

  1. Au commencement de la guerre contre l’Amérique, un citoyen de Londres, qui ne l’approuvoit pas, publia un pamphlet ayant pour titre : Shall j go to war againsi my brethren in América.