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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/337

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CHAPITRE CCCCLIII.

Grandes Routes.


Rien de plus magnifique aux environs de Paris, que ces chaussées à perte de vue & en ligne droite, bordées de chaque côté d’allées d’arbres. Non-seulement elles sont multipliées, mais encore leur largeur est considérable ; on voit qu’on n’a pas épargné le terrein. Un philosophe étranger & instruit, qui arriveroit les yeux bandés, pourroit s’écrier : oui, j’y suis ; c’est ici la main d’un monarque ; il a dit : que ce terrein soit coupé comme un damier ; point de sinuosités ; & le terrein docile a obéi, les champs se sont ouverts, les héritages ont été traversés, & pour quelques pertes particulieres, il en a résulté un très-grand bien, un bien qui sera durable.

Mais la chaussée du milieu, c’est-à-dire, le pavé, porte un caractere mesquin, & l’on n’a pas eu l’attention de le faire assez large