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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/44

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fatigueroit-il tant la tête, si ce n’étoit pour jouir à son tour ?

Vous vous adressez à sa personne, à ses commis hautains, à ses alentours, à ceux qui lui prêtent de l’argent. Eh ! non : allez droit à sa maîtresse ; c’est elle qui dans un souper, sous l’air de l’ingénuité, lui fera promettre ou signer tout ce qu’elle voudra.

Depuis le ministre qui arrange la perte de telle puissance, jusqu’à l’auteur d’un opéra-comique, chacun ne médite le matin que pour pouvoir jouir le soir. Le pauvre genre humain travaille pour les petits soupers !

Un Anglois, possesseur d’une immense fortune, voulant en jouir selon son goût, avoit acquis une petite maison magnifique, où tout ce que le luxe peut imaginer de plus raffiné pour les plaisirs des sens, se trouvoit réuni. Voici le récit qu’en fait un de ses compatriotes qui avoit été témoin de son genre de vie.

« M. B. s’étoit fait une regle de satisfaire