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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/46

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que les amans font cas d’une miniature qui rend fidellement les traits de leur maîtresse, je n’estime les miennes qu’autant qu’elles sont ressemblantes à d’anciens portraits.

» D’après cette idée, j’ai fait voyager l’intendant de mes plaisirs par toute l’Europe, avec des portraits choisis, ou des gravures copiées d’après les originaux. Il a réussi dans ses recherches comme vous le voyez, puisque vous avez cru reconnoître ces dames que vous n’avez jamais vues, mais dont vous aurez sans doute rencontré les figures. Leur habillement doit avoir contribué à votre méprise : elles ont toutes le costume du personnage qu’elles représentent ; car je veux que toute leur personne soit pittoresque ; par ce moyen j’ai regagné plusieurs siecles & je suis en possession des beautés que le tems avoit placées bien loin de moi.

» On servit le souper. M. B. s’assit entre la reine d’Écosse & Anne de Boulen ; je me plaçai vis-à-vis, ayant à mes côtés Ninon de Lenclos & Gabrielle d’Estrées ; plus bas