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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/56

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CHAPITRE CCCLXXV.

Sages-femmes.


Quand une fille est devenue mere, elle n’avertit personne malgré l’édit de Henri II. Elle dit qu’elle va à la campagne ; mais elle n’a pas besoin de sortir de la ville, même du quartier pour se cacher & faire ses couches. Chaque rue offre une sage-femme qui reçoit les filles grosses. Un même appartement est divisé en quatre chambres égales au moyen de cloisons, & chacune habite sa cellule, & n’est point vue de sa voisine. L’appartement est distribué de maniere qu’elles demeurent inconnues l’une à l’autre pendant deux à trois mois ; elles se parlent sans se voir.

On ne peut forcer la porte d’une sage-femme que par des ordres supérieurs. La fille attend là le moment de sa délivrance, un mois ou six semaines, selon qu’elle a bien ou mal calculé. Elle sort après la quinzaine &