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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/81

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Oui, je l’ai vu de mes yeux sur le gril ; celui de Saint-Laurent n’étoit pas d’une plus belle taille. On l’environne d’un brasier ardent ; on le larde de foie gras ; on le flambe avec des graisses fines ; on l’innonde avec des vins les plus savoureux ; il est servi tout entier avec sa hure devant monseigneur, qui sourit à l’énorme service.

On attaque tantôt la hure, tantôt les côtes, & l’on disserte savamment sur la partie la plus fine & la plus délicate.

Les rois de France ont rendu des ordonnances sur le potage, la régalade ; ils vouloient réprimer le luxe des repas.

Dans le dernier siecle on servoit des masses considérables de viande, & on les servoit en pyramide. Ces petits plats, qui coûtent dix fois plus qu’un gros, n’étoient pas encore connus. On ne sait manger délicatement que depuis un demi-siecle. La délicieuse cuisine du regne de Louis XV, fut inconnue même à Louis XIV ; il n’a jamais tâté de la garbure.

Un entremet étoit autrefois un spectacle