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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/89

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eucharistique que l’on porte aux malades.

Un dais usé, sale, mais portatif, que les deux premiers galopins soulevent ; une lanterne ou un flambeau de poix-résine, un porte-sonnette, un bedeau en gannache & tout clopinant, voilà l’attirail qui s’achemine vers le logis du moribond. Le ciboire est habillé de quatre petits morceaux d’étoffe ; la sonnette avertit le peuple de se mettre à genoux ; les fiacres & les équipages s’arrêtent, mais les maîtres ne descendent pas de voiture ; on baisse les glaces & l’on s’incline légerement à la portiere. Quand les cochers sont sourds, le porte-sonnette redouble le son de sa petite cloche[1]. L’hérétique, ou celui qui craint de se crotter, en est quitte pour un quart de génuflexion. Tout le monde a droit de suivre le viatique dans

  1. Il n’y a qu’un exemple, au milieu de tant d’embarras, d’un porte-dieu & d’un porte-sonnette renversés avec le dais ; mais ce fut un accident.