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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome V, 1783.djvu/90

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la maison où il est entré, & jusques dans la chambre du malade. On a soin de voiler les miroirs, afin que le S. Sacrement ne soit pas multiplié dans les glaces. Alors le prêtre fait d’une console un autel ; il asperge d’eau benite la chambre, en exorcisant les esprits malins ; puis il commence une exhortation bannale à un mourant qu’il n’a jamais vu, qu’il ne connoît pas. La même exhortation s’applique aux jeunes, aux vieux, aux adultes, aux femmes, aux filles, à toutes les conditions & à tous les états. Tandis que le prêtre administre le malade, le porte-sonnette leve adroitement le chandelier & saisit la piece d’argent qu’on y dépose ordinairement, & qu’il partagera avec le porte-dieu. Le prêtre bénit l’assemblée & s’en retourne comme il est venu.

Quelquefois le trajet est long ; une pluie abondante survient ; alors le bon Dieu monte en fiacre ; le porte-sonnette se met devant & sonne à la portiere. Le bedeau, son flambeau à demi-éteint, devient laquais ; le co-