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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VI, 1783.djvu/134

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contrent point de négatifs. C’est une branche de commerce pour la pâtisserie, dont la vente est considérable ce jour-là.

On est curieux du sort : on joue avec l’enfant qui tire le gâteau ; on veut être roi. Cependant ici le roi paie sa royauté, & ne leve aucun tribut sur son peuple.

Le savetier en famille est toujours roi ; car il est plus obéi dans sa maison, que le président ne l’est dans la sienne. Mais ce jour-là il parodie la majesté : il croit fermement, ainsi que tous ses confreres, que les souverains & les princes ne s’occupent dans leurs palais qu’à boire, manger & se réjouir. Il ne leur attribue aucune peine, aucun souci, aucun travail, parce que leur table est toujours bien servie.

C’est aussi le jour où, dans tout Paris, le peuple fait les réflexions les plus bizarres sur la royauté. On voit qu’il ne la considere que sous les plus faux rapports, & que toutes ses idées rétrécies sont, pour ainsi dire, des idées asiatiques. Oh, qu’il est loin de concevoir ce qu’il devroit entendre !