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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/117

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nes qui sont une heure à se chamailler avant que de pouvoir prendre une attitude, tant elles sont pressées ; & quand la machine part, voilà que toutes les têtes s’entre-choquent. On tombe dans la barbe d’un Capucin, ou dans les tétons d’une nourrice. Un escalier de fer, à larges degrés, oblige vieille & jeune à montrer au moins sa jambe à tous curieux partant.

Ce carrabas, deux fois par jour, voiture lentement, mais non doucement, les valets des valets de Versailles[1]. Tous les enfans qui vont sucer le lait des nourrices Normandes, font leur entrée le lendemain de leur naissance dans le carrabas de Poissi ; c’est un choc dur & perpétuel à casser la tête rafermie des adultes.

Quand le carrabas chemine sur la route

  1. On connoît le mot de Duclos. Quand je dîne à Versailles, je crois manger à l’office ; je n’entend que des valets qui parlent incessamment de leur maître.