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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/219

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ils savent quand ils doivent employer leur bravoure, pour réprimer la légéreté indiscrete ou punir l’insolence.

On va par-tout sans armes ; on ne porte plus l’épée du matin au soir, on entre dans les jardins publics sans cette arme inutile, on ne la met au côté que lorsqu’on s’habille.

On n’auroit pu désarmer le Parisien qu’avec beaucoup de peine ; il s’est désarmé de lui-même, parce qu’on n’a pas songé à l’y contraindre.

Les maréchaux de France connpissent bien moins d’affaires qu’autrefois, parce qu’il est reçu, quand on se bat, que le tribunal n’en soit pas importuné, & l’on augure fort mal de ceux qui se laissent prévenir par les gardes de la connétablie.

Il est de fâcheuses circonstances où l’honneur personnel force le plus doux, le plus honnête des hommes à se mesurer avec son adversaire. L’opinion publique alors juge & absout un des combattans, parce que chaque corps, chaque état a ses loix, & qu’ils pen-