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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/270

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tives antiques qu’elle a perdues ; qui dit au cultivateur, tu es paysan, tu n’es rien, & qui étale la forme abusive d’un vieux gouvernement au milieu d’un gouvernement nouveau, dont l’intérêt général a voulu qu’il n’y eût plus désormais qu’un monarque & des citoyens ?

Si l’homme noble n’a été que l’ouvrage de la politique, & ses titres une juste récompense du mérite réel, cette même politique ne doit plus éloigner les uns pour admettre les autres, n’élever ceux-ci que pour abattre ceux-là, adopter des préférences éternelles ; ce qui seroit injurieux au corps de la nation, & imprudent pour le service de la patrie.

Un auteur a dit derniérement, dans un gros livre sur la noblesse, que la noblesse d’Adam étoit incontestable, & que Jésus-Christ étoit né gentilhomme. Si cet auteur est conséquent, il ne proscrira aucun enfant de la noble famille du premier pere, sur-tout si le descendant vénere ou adore le gentilhomme.