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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/281

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les cavernes ; qu’il danse, qu’il chante, qu’il sommeille, qu’il vole sur les nuages & qu’il ne se plaigne jamais des chaînes ou des ailes que le monstre lui donne. Il est entiérement subordonné à cette baguette magique, qui commande aux élémens, aux airs, aux ritournelles, aux ballets & aux décorations. Il s’est enfin donné à une espece d’enchanteur qui lui a ravi sa logique.

Rien au monde n’est plus opposé que le drame simple & le drame lyrique. L’intérêt vif & continu est le partage du premier ; le second ne se fie pas de même à une seule & même sensation prolongée ; il les appelle toutes ; il lui faut des moyens immenses & diversifiés ; le cortege, le concours, la clameur de tous les arts & même leur lutte confuse, s’il faut le dire, au lieu de leur accord.

Reste à savoir si de tant de choses disparates, il peut jamais résulter cette unité touchante qui pénetre le cœur ; & si à force de vouloir prodiguer les enchantemens, on ne