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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/282

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parvient pas à fatiguer l’œil & à étourdir l’oreille. Quoi qu’il en soit, l’imagination du spectateur rencontre son plaisir dans la variété de ceux qui lui sont offerts ; il saisit à la volée ce qui parle le mieux à ses sens. Toutes les impressions viennent l’interroger ; celles qui plaisent sont admises.

On a voulu tracer la théorie de cet art. Ce seroit vouloir faire raisonner la folie ; & pourquoi lui ôter sa licence bizarre ? L’opéra ne frappe que par son extravagance, par la multiplicité & la confusion des objets. Il faut laisser à ce monstre brillant ses dimensions irrégulieres ; il ne pique la curiosité, il n’intéresse pas le cœur ; il ne produit la surprise que par la singularité de ses formes fantasques & changeantes.

On veut donner aujourd’hui aux poëmes lyriques une marche sage, une contexture raisonnée, un intérêt unique ; soit. Le poëme sera plus conforme aux regles ; mais j’aurai moins de plaisir. Un opéra doit être un conte de fée. Je trouverai assez ailleurs des pieces