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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome VIII, 1783.djvu/92

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cabinet secret d’un sybarite moderne. Il lui faut des auteurs dépravés, des peintres criminels, qui ont mis leur gloire à contribuer au délire des hommes, & à faire naître leurs égaremens.

Le sybarite, dans l’analyse de ces ouvrages corrupteurs, cherche un raffinement coupable. Mais dans ce réduit clandestin, où l’on appelle les plaisirs, la volupté n’y pénetre pas. La réalité n’a plus de charmes sur des cœurs blasés. Le sybarite n’a plus de desirs ; il tombe dans l’assoupissement.

Quand on a dressé un autel au vice, il vous punit du culte offert. Les travers de l’esprit humain n’ont jamais enfanté une sensation agréable ; la honte la plus humiliante navre le cœur du sybarite au milieu de ces portraits voluptueux, de ces statues indécentes, de ces livres dissolus ; & il sent trop tard qu’il n’est plus de douce jouissance, dès que l’on a passé les bornes du respect que l’on doit à la nature.

En sortant de ces boudoirs, il est des hom-