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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/16

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des grâces aux dépens des peuples ; il verroit une multitude de gens oiseux, uniquement occupés des moyens de tuer l’ennui, stipendiant une foule de bras inutiles ; il verroit le vice toujours prêt à entrer en action, parce que la misère affamée se prête à tout pour avoir du pain, ou se procurer de l’or ; il verroit les provinces dépeuplées d’hommes & d’animaux pour les nourrir. Le nombre des bœufs est diminué, dit-on, considérablement & diminuera de jour en jour ; nos forêts ne fourniront bientôt plus assez de bois, nos campagnes assez de chevaux pour subvenir à la dépense de la luxueuse capitale.

C’est Suze, c’est Persépolis, c’est Babylone, c’est Ecbatane, qui livrèrent la Perse à Alexandre ; ces malheureuses cités renfermoient une multitude d’hommes corrompus, richement armés, mais sans vigueur & sans discipline.

Athènes, cette ville de Minerve, où l’on cultivoit tous les arts, succomba longtemps avant Sparte, parce qu’elle étoit bien plus peuplée. Elle étoit pourtant aussi