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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/37

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rend la confiance à l’épousée, la joie aux époux, qui établit la concorde & la paix des familles. Ce monde est composé d’apparences ; elles tiennent lieu des réalités.

Le sieur Maille n’a pas besoin de lire le calendrier pour être instruit des temps où l’église permet ou défend les mariages. Dès que le carême & l’avent prennent fin, il voit arriver les fragiles beautés, qui veulent posséder le cœur d’un époux, & le tromper un peu sur le passé seulement pour le rendre plus fortuné. Elles ne font qu’avancer la main, prendre le vinaigre réparateur, saluer & disparoître. L’artiste ne les regarde pas ; leurs grandes coëffes voilent leur demi-rougeur, si elles rougissent. Un petit imprimé, vertueusement instructif, accompagne la liqueur subtilement astringente, & dispense l’artiste de parler. Les attentats du violateur, ou les victoires de l’amant chéri, disparoissent également ; c’est une vierge enfin qui, huit jours après, marche sous le chapeau virginal à l’autel de l’Hyménée.