Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome X, 1788.djvu/38

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 36 )

L’époux n’en doutera point. Tout est régénération devant les loix de la chymie ; la félicité des époux est encore liée à cette science sublime que j’idolâtre ; elle fait la gloire, le bonheur & le repos des demoiselles parisiennes. Mais celles des provinces sont loin de cet inestimable avantage ; elles n’ont pas à leur porte un artiste aussi recommandable que le sieur Maille. Je les plains. Que de paroles artificieuses, que de mensonges frauduleux, pour remplacer une petite fiole qu’on peut cacher dans la main !

Demoiselles de tous les pays, qui tremblez de l’expérience d’un époux, & qui desirez assujettir son cœur en y versant l’estime profonde, quand vous verrez sur un pot de moutarde du sieur Maille, l’union paisible des armes des trois premières puissances de l’Europe, songez que cet artiste unit de même la femme & le mari, prévient leur dissention, leur rupture ; & leur ôtant les fâcheux soupçons, les craintes importunes, les reproches désespérans,