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Page:Mercure de France, t. 76, n° 274, 16 novembre 1908.djvu/133

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HEVUK DIS LA QUINZAINE demandaient à participer à son fonctionnement ! Cet incident laisse rêveur sur la portée exacte à attribuer au x réclamations fiscales et sur leur sincérité ! Quoi qu’il eo soit, la valeur exacte de l ’organisa­ tion fiscale de l ’Afrique occidentale française n ’apparaîtra vraim ent que dans quelquesannées.En 1902,— quoique à cette époque et dans cette revue même j ’en eusse déjà signalé les défectuosités, — l ’ orga­ nisation financière de l’Indo-Chine apparaissait auxhommes les mieux informés et les plus compétents comme une œuvre rem arquable. Il a suffi de peu d ’années pour déceler tous les points faibles de cette œuvre qui, le constructeur parti, s’est effritée rapidement. En sera-t -il de même pour l’organisation, d ’ailleurs similaire, imposée à l ’Afrique occidentale française par M. Roume ? C ’est à craindre ; mais à quoi sert jouer les Cassandre ? Le mieux, comme l ’a fait M. Hubert dans son remarquable ouvrage, c ’est de constater scientiSquemeat les faits, de les exposer clairement. L ’avenir en dégagera la leçon nécessaire. M. Jung, tout comme M. Hubert, nous apporte une note optimiste avec son ouvrage consacré à l’Avenir économique de nos colo­ n ies. L ’auteur nous donne aujourd’hui un premier volume consacré aux quatre grandes colonies à gouvernement général : de l ’Indo-Chine, de l’Afrique occidentale, de Madagascar et du Congo. Ce livre, très nourri, bourré de chiffres et de documents, sera d’une aide précieuse aux personnes qu’intéressent les « affaires coloniales ». Je regrette seulement que la composition matérielle du volume, trop dense, ne fasse pas sedégagerde cet ouvrage toute la clarté nécessaire. L ’auteur, qui a appartenu autrefois à l ’administration coloniale, est sévère pour celle-ci. Il n’a pas tort peut-être et il convient d’approuver pleine­ ment certaines de ses conclusions générales : avec raison, M. Jung réclame l ’autonomie économique des colonies et fait prévoir les con­ séquences désastreuses q u ’entraînerait une exagération nouvelle du système douanier protecteur ou prohibitif de la métropole. M . Jung désirerait que toutes les colonies des pays de protectorat qui n ’ont pas de représentants au Parlement pussent élire un commissaire auprès des chambres et du gouvernement. J ’imagine trop quels seraient les résultats désastreux d’une semblable institution. L a représentation coloniale au Parlement est un effroyable fléau qui, dans les vieilles colonies, rend toute administration sérieuse impossible. Ces délégués, mêlés aux représentants d elà métropole, quoique n ’ayant pas le droit de voter, ne feraient que de la politique, et les colonies souffrent assez de ce mal sansqu’on aille encore l’aggraver. M. Jung demande encore l ’installation d ’offices commerciaux des colonies à Paris. De semblables institutions peuvent présenter une utilité. Mais les ten­ tatives faites, ju s q u ’à présent, dans ce sens ont toujours lam en ta­ blement échoué. Au mois d’octobre dernier, s ’est tenu, à Paris, le Congrès de