Page:Mercure de France, t. 76, n° 274, 16 novembre 1908.djvu/179

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REVUE DE LA QUINZAINE 3ôî> Nous devons nous joindre à la fam ille Européenne des Sociétés Littéraires et nous prononcer catégoriquement pour l’adhésion à la Convention de Berne. Cette dernière est préférable au x Conventions particulières avec des pays séparés, vu qu ’elle introduit dans ce domaine plus d’ordre et de droit et assure la sauvegarde des droits d’auteurs contre les velléités changeantes politiques, commerciales et autres des gouvernements et qu’elle établit u q régime qui régulièrement au x délais fixés (tous les 10 ans) subit des révisions internationales. C ’est en 1906 que la dernière conférence de l ’Union Littéraire de Berne a dû se réunir, mais elle fut ajournée et vient justement de se réunir à Berlin, où elle siège encore. Les considérations et l ’état de fait que j e viens d ’exposer plus haut ont été débattus et examinés pendant des mois à la Société des Cens deLettres de Saint-Pétersbourg. Un n ’a pas pu s’y mettre d’ac ­ cord. Une commission fut élue et chargée de présenter un rapport sur la question, à propos du projet de loi que le gouvernement russe a soumis à la Douma sur la propriété littéraire et dont je dirai tout à l’heure quelques mots. L a commission ne put, elle non plus, se mettre d’ accord, et la Société des Gens de Lettres,finalement, décida de publier en volume (1) tous les rapports de la minorité et dé la majorité de la Commission sans se prononcer ni pour, ni contre la Convention Littéraire, ce qui, vu les précédents, peut être considéré comme une victoire morale des partisans de la Convention. La Société Dramatique de Saint-Pétersbourg, ainsi d’ailleurs que toutes les Sociétés Littéraires de Russie, suivit l’exemple de la Société des Gens de Lettres et, à présent, partout la question de la Conven­ tion Littéraire est étudiée et débattue. L a Société Dramatique n ’a pu arriver non plus à une solution, bien que la majorité se soit prononcée pour la Convention : elle s ’est déchargée sur une com­ mission du soin de trouver une formule unique. Tout fait prévoir qu e lle se prononcera pour une Convention. Au point de vue moral, la cause d’une Convention Littéraire est donc gagnée même dans les m ilieux littéraires ju s q u ’ici réfractaires à toute idée de Convention. Reste le côté décisif de l ’affaire, celui du gouvernement et de la Douma. Or ici on est à peu près d ’accord.Sous l’influence surtout des récla­ mations de la France et de l’Allemagne, le Gouvernement Russe, lors de la conclusion des traités de commerce avec l’Allem agne (le 15/28 1904)» avec la France (le 16/29 septembre 1906) et avec l ’A utriche- (1) Le livre vient de paraître à ia Société des Gens de Lettres, Saint-Pétersbourg, 5o kopeks.