REVUE DE LA QUINZAINEr7ide la maison, ainsi que des spécimens de leurs œuvres. Le petit volu¬ me est illustré de portraits de Hans Thomas, R.de Hornstein, Vischer, J. Ruederer, etc.Memento. — Nord und Süd (décembre) publie un article sur l’art espa¬ gnol, de M. Alfred Demiani, accompagné de fort belles reproductions. M. H. Schoen consacre une étude à Sully-Prud’homme. Une reproduction en héliogravure du célèbre portrait de Hans vou Bülow, par Lenbach, sert de frontispice au fascicule.Hochland (décembre) contient une étude de M. Fritz Hœhersur les com¬ positions de l’autel de Torgau^avec des reproductions de Cranach le vieux.Dans Saddeatsche Monatshefte (décembre), M, J. Hofmitler étudie les deux derniers drames de Frank Wedekind, Censareet Oaho, qu'il considère comme des. œuvres autobiographiques. Il rappelle certains événements de la vie de l’auteur qui corroborent cette affirmation.HENRI ALBERT.LETTRES ITALIENNESGiovanni Pascoli ; Le Ganzoni di Re Ensio, Zanichelli, Bologne» — Memento,M. Giovanni Pascoli vient de donner à l’Italie les premiers chants d une Epopée nationale. Ce sont, dit-il, des (c tentatives et essais épi¬ ques ». Ce sont, dis-je, des chants d’un grand poème épique où Pâme italienne se retrouvera peut-être, des chants du poème de sa race que l’Italie attend encore.La conception de l’épopéedeM. Pascoli est d’une tendresse et d’une évocation sentimentale très neuves. Il ne chante pas seulement la haine antique, la haine puissante et féconde du Moyen-Age, c’est-à-dire de ce temps de mœurs militaires, qui nous a façonné une âme occidentale parfaitement caractérisée encore aujourd’hui. Il évoque toute une époque avec tendresse, avec cette ten® dresse de l’enfant qui sourit à un rêve composé de toutes les légendes éparses dans le rayonnement de son foyer. Semblable à un enfant fasciné par le vieillard qui lui dépose au fond du cœur les signes de la tradition, M. Pascoli regarde le passé avec une âme nou¬ velle, oubliant sa culture pour n’écouter que le bourdonnement séculaire du sang de sa race. Et son esprit est émerveillé et ému, et tout souvenir y devient sentiment.Il y a deux manières de cc sentir » l’épopée. Et il ne s'agit pas des deux manières scolastiques,qui consistent à séparer Y épopée natio¬ nale, sorte de génération spontanée au milieu d’une multitude, de Yépopée littéraire, sentie et exprimée par un homme seul, un poète. 11 y a donc la manière pathétique, qui se résout daus une exaltation monotone des signes extérieurs, derniers, des totaux triomphants d’un fait historique. Et il y a la manière toute inté¬ rieure, une sorte de manière vraiment et profondément tragique,
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