ments. Derrière elles, l’Allemagne était toute puissante.
Aujourd’hui, les deux alliés de l’Allemagne se mesurent du regard, et
multiplient leurs préparatifs à leur frontière commune : la première
d’entre elles, — en date et en importance, — est encerclée
d’ennemis menaçants, et la seconde a passé trois accords écrits ou
verbaux avec les trois adversaires de l’Empire Germanique. La
crise d’Orient a, pour la première fois, affirmé l’isolement du
cabinet de Berlin ; et cet isolement, ce cabinet ne le doit ni à la
France, ni à l’Angleterre, ni è la Russie, mais à l’Autriche,
qui, en réveillant brutalement le péril balkanique, s’est
elle-même désarmée et a, par surcroît, disloqué la triple alliance.
Les événements d’octobre ont failli provoquer la conflagration,
et, par ailleurs, ils ont affaibli un facteur de conflit. Les risques
de guerre qu’ils comportent sont-ils inférieurs aux chances de
pacification qu’ils éveillent ? Je pose la question : seuls
l’avenir immédiat, les faits qui surgiront au printemps prochain
y pourront clairement répondre.
Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/15
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PAUL LOUIS.