Page:Mercure de France - 1744-11.djvu/8

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vail ne ſent point la peine, & quoiqu’il terminât tout avec amour, on y voit toujours une belle façon de peindre, & une manière aiſée.

Il a joint à l’aimable naïveté & à la belle ſimplicité de Vandeick une nobleſſe dans ſes attitudes, & un contraſte gracieux, qui lui ont été particuliers.

Il a, pour ainſi-dire, amplifié & étendu les Draperies de ce célébre Peintre, & répandu dans ſes Compoſitions cette grandeur & cette magnificence qui caractériſent la Majeſté des Rois, et la dignité des Grands dont il a été le Peintre par prédilection.

Perſonne n’a pouſſé plus loin que lui l’imitation de la Nature dans la couleur locale & la touche des Etoffes, particulièrement des Velours. Perſonne n’a ſçû jetter les Draperies plus noblement & d’un plus beau choix.

Il a trouvé le premier l’art de les faire paroître d’un ſeul morceau par la liaiſon des plis, ayant remarqué même dans les grands Maîtres des Draperies qui ſembloient de pluſieurs parties par ce défaut de liaiſon, que la Gravûre fait mieux ſentir que le Tableau, parce qu’elle eſt dénuée de couleur.

Il étoit l’ennemi de cette ſimplicité pauvre & meſquine, qui n’eſt point celle de