Page:Mercure de France - 1896 - Tome 17.djvu/205

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passe son examen, aura aussitôt une position, — s’en va en Amérique comme prêtre —

Svanhild, du même ton

— Et héritera encore d’un

très joli denier ; — car c’est bien de Lind que vous voulez parler ?

Falk

. — C’est vous qui devez le savoir —

Svanhild, avec un sourire léger

— Oui, comme

sœur de la fiancée je puis bien —

Falk

. — Dieu ! Ce n’est pas vous — — !

Svanhild

. — À qui est accordé cet excès de bonheur ?

Non, malheureusement !

Falk, avec une joie presque enfantine

— Ce n’est

pas vous ! Oh, Dieu soit loué ! Qu’il est donc bon et charitable, notre Seigneur ! Je ne vous verrai pas l’épouse d’un autre ; — il ne voulait qu’allumer la lumière de la douleur — — (Il veut prendre sa main.) Ô éçoutez-moi,

Svanhild

. — écoutez-moi —

Svanhild, indique rapidement le fond de la scène

On revient !

(Elle va vers la maison. Du fond viennent au même moment Mme Halm, Anna, Mlle Skære, Guldstad, Styver et Lind. Pendant la scène précédente, le soleil est descendu, le paysage est dans le crépuscule.)

Mme Halm, à Svanhild

— Nous aurons le prêtre

dans une minute. Qu’est-ce que tu es devenue ?

Mlle Skære, après un coup d’œil sur Falk

— Tu as

l’air tout ahurie.

Svanhild

. — Un peu mal à la tête ; cela va s’en

aller.

Mme Halm

. — Et tu restes tête nue ? Va préparer le

thé ; range un peu dans la chambre ; il faut que ce soit bien, car je connais sa femme.

(Svanhild entre dans la maison.)
Styver, à Falk

— Connais-tu au juste les opinions

du prêtre ?

Falk

. — je ne crois pas qu’il vote l’augmentation

des traitements.

Styver

. — Mais s’il venait à savoir quelque chose

des vers que je cache dans mon pupitre ?

Falk

. — Cela aiderait peut-être.

Styver

. — Je voudrais bien, — car, crois-moi, nous

sommes bien gênés, maintenant, pour nous établir. Les soucis d’amour ne sont pas légers.

Falk

. — Eh, que voulais-tu faire dans cette galère ?

Styver

. — L’amour est-il une galère ?

{{personnage|Falk