rtant, un peu moins suffirait. La sympathie qu’ils montrent est presque fatigante ; cela va me reposer d’échapper un instant.
. — Où vas-tu ?
. — Dans ma chambre, je pense. Frappe, si tu
trouves la porte fermée.
. — veux-tu que j’aille te chercher Anna ?
. — Non. — si elle veut quelque chose, elle me
fera bien prévenir. Nous avons causé hier soir jusque tard dans la nuit ; je lui ai dit à peu près l’essentiel ; je pense d’ailleurs qu’il vaut mieux ménager son trésor de bonheur.
. — Tu as raison ; il ne faut pas y fouiller trop
profondément pour l’usage quotidien —
. — Chut, laisse-moi m’en aller. Je vais fumer
une bonne pipe ; voilà trois grands jours de suite que je n’ai pas fumé. J’étais tellement agité ; j’allais et je tremblais qu’elle me refusât —
. — Oui, tu dois avoir besoin d’un peu de repos.
. — Et tu peux croire que la pipe me paraîtra
bonne.
(Il sort par la droite. Mlle Skære et plusieurs autres dames arrivent de la chambre.)
(à Falk). — C’est lui, qui vient de partir ?
. — Oui, c’était le gibier.
Quelques dames. — Nous fuir !
D’autres. — Fi, c’est mal !
. — Il est encore un peu sauvage, mais il s’apprivoisera
quand il aura porté le collier une semaine.
(regarde autour d’elle). — Où est-il ?
. — Il est en ce moment dans le galetas, dans la
maison du jardin, dans notre nid commun ; (avec prière) mais n’allez pas le relancer jusque-là ; laissez-le souffler un peu !
. — Soit ; mais le délai ne sera pas long.
. — Oh, donnez-lui un quart d’heure, — et vous
pourrez recommencer le jeu. Pour le moment il est dans un sermon anglais —
. — Anglais — ?
Les Dames. — Oh, vous vous moquez de nous ! Vous plaisantez !
. — Très sérieusement. Il est très résolu à s’établir
quelque part parmi les émigrants, et pour cela —
(effrayée). — Dieu ! il n’a pas conservé
cette idée folle ? (Aux dames.) Appelez toutes