née ; — il est revenu ; — que portait l’arbuste ? Un fruit d’églantier !
(choquée). — Voulez-vous expliquer ?
. — Un fruit utile pour l’usage domestique [1],
— oui, Dieu sait ! Mais, le fruit d’églantier n’était pourtant pas la fiancée de son printemps.
. — Si M. Lind a voulu une héroïne de bal,
c’est fâcheux ; elle n’est pas à chercher ici.
. — Oh oui, — je sais que c’est une coquetterie
à la mode, les soins du ménage ; c’est une bouture du grand mensonge qui pousse en haut, comme la vrille de houblon. Je lève respectueusement mon chapeau, madame, devant « l’héroïne de bal » ; elle est enfant de beauté, — et ce modèle tend des filets dorés dans les salons, mais difficilement dans la chambré d’enfants.
(avec une amertume réprimée). — Monsieur
, une pareille conduite s’explique aisément.
Un fiancé est perdu pour la société de ses amis ; voilà le fond de toute l’histoire, j’ai bonne expérience sur ce chapitre.
. — Naturellement ; — sept filles mariées —
. — Et bien mariées !
(avec force). — Oui, est-ce certain ?
. — Quoi maintenant ?
. — Monsieur Falk !
. — Est-ce ton intention de souffler la discorde ?
(avec éclat). — Oui, guerre, querelle, désunion !
. — Toi qui es célibataire, un profane dans la
partie !
. — Peu importe ; je déploie enfin le drapeau !
Oui, je veux la guerre, guerre à outrance, guerre contre le mensonge aux fortes racines, contre le mensonge que vous avez cultivé et arrosé, tellement qu’il dresse impudemment la tête et semble la vérité !
. — Je fais protestation contre tout imprévu,
et me réserve recours — —
. — Tais-toi !
. — Ainsi, c’est la fontaine pure de l’amour, qui
murmure ce que la veuve a perdu, — cet amour qui a aplani l’absence et le regret des paroles envolées aux jours lumineux du bonheur !
Ainsi, c’est le flot victorieux de l’amour qui court le long des années du ménage, — cet amour qui s
- ↑ On en fait de mauvaises confitures.