Page:Mercure de France - 1898 - Tome 28.djvu/592

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— La vérification expérimentale, m’écriai-je. Est-ce que vous allez vérifier cela ?

L’expérience ! cria Filby qui se sentait la cervelle fatiguée.

— Eh bien ! faites-nous voir votre expérience, dit le Psychologue, bien que tout cela ne soit qu’une farce, vous savez !

L’Explorateur du Temps nous regarda tour à tour en souriant. Puis, toujours avec son léger sourire, et les mains enfoncées dans les poches de son pantalon, il sortit lentement du salon, et nous entendîmes ses pantoufles traîner dans le long passage qui conduisait à son laboratoire.

Le Psychologue nous regarda :

— Je me demande ce qu’il va faire ?

— Quelque tour de passe-passe où d’escamotage, dit le Docteur, et Filby nous entama l’histoire d’un conjurateur qu’il avait vu à Burslem, mais avant même qu’il eût terminé sa préface, l’Explorateur du Temps revint, et l’anecdote de Filby en resta là.


II

LA MACHINE


L’objet que l’Explorateur du Temps tenait à la main était une espèce de mécanique en métal brillant, à peine plus grande qu’une petite horloge, et très délicatement faite. Elle comprenait aussi diverses parties en ivoire et d’autres d’une substance cristalline et transparente.

Il me faut tâcher maintenant d’être extrêmement clair car ce qui suit — à moins que son explication ne soit acceptée est une chose absolument incroyable. Il prit l’une des petites tables octogonales qui se trouvaient dans tous les coins de la pièce et il la plaça devant la cheminée, avec deux