« Je dus descendre environ deux cents mètres. La descente s’effectuait au moyen de barreaux métalliques fixés dans les parois du puits, et, comme ils étaient adaptés aux besoins d’êtres beaucoup plus petits et plus légers que moi, je me sentis rapidement engourdi et fatigué ; non simplement fatigué ! l’un des barreaux céda soudain sous mon poids, et je me crus précipité dans l’obscurité béant au-dessous de moi. Pendant un moment je restai suspendu par une main, et après cette expérience je n’osai plus me reposer. Quoique mes bras et mes reins fussent vivement endoloris, je continuai cette descente insensée aussi vite que je pus. Ayant levé les yeux, je vis l’ouverture, un petit disque bleu, dans lequel une étoile était visible, tandis que la tête de la petite Weena se projetait ronde et sombre. Le bruit régulier de quelque machine au-dessous de moi devenait de plus en plus fort et oppressant. Tout, excepté le petit disque au-dessus de ma tête, était profondément obscur, et, quand je levai les yeux à nouveau, Weena avait disparu.
« J’étais dans une agonie d’inquiétude. Je pensai vaguement à regrimper et à laisser tranquille le monde souterrain. Mais même pendant que je retournais cette idée dans mon esprit, je continuais de descendre. Enfin, avec un immense soulagement, j’aperçus vaguement, à quelque distance à ma droite dans la paroi, une ouverture exiguë. Je m’y introduisis et trouvai que c’était l’orifice d’un étroit tunnel horizontal, dans lequel je pouvais m’étendre et reposer. Ce n’était pas trop tôt. Mes bras étaient endoloris, mon dos courbaturé, et je frissonnais de la terreur prolongée d’une