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Page:Mercure de France - 1899 - Tome 32.djvu/131

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mercvre de france—x-1899

semaine, et pendant dix ou onze jours — il ne peut mieux préciser — M. Wace ne vit pas M. Cave. Il fut alors pris d’inquiétude, et l’importance de ses travaux ayant diminué, il se mit en route pour les Sept Cadrans. Au coin de la rue, il remarqua des volets à la devanture d’un oiselier, puis à l’échoppe d’un savetier. La boutique de M. Cave était fermée.

Il frappa et la porte fut ouverte par le beau-fils en noir ; celui-ci immédiatement appela Madame Cave, qui était — M. Wace ne pouvait faire autrement que de le voir — enveloppée d’amples voiles de veuve du modèle le plus imposant et le meilleur marché. Sans grande surprise, M. Wace apprit que M. Cave était mort et déjà enterré. La veuve était en pleurs et sa voix un peu épaisse. Elle revenait à l’instant même de Highgate. Son esprit était absorbé par ses projets d’avenir et les détails honorables des obsèques, mais M. Wace put cependant apprendre les circonstances de la mort de M. Cave. On l’avait trouvé dans sa boutique de très bonne heure, le matin du jour qui suivit sa dernière visite à M. Wace, mort avec l’œuf de cristal serré fortement dans ses mains froides et crispées. Sa figure était souriante, ajouta Madame Cave, et un morceau de velours noir était à ses pieds sur le parquet. Il était mort depuis au moins cinq ou six heures quand on le trouva.

Cette nouvelle fut grandement pénible pour M. Wace, et il s’adressa d’amers reproches pour avoir négligé les symptômes évidents de la maladie du vieillard. Mais sa principale inquiétude fut pour l’œuf de cristal. Il y fit quelques délicates allusions, car il connaissait les manies de Madame Cave, et il resta stupéfait d’apprendre qu’il était vendu.