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Page:Meredith - L’Égoïste, 1904.djvu/145

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L’ÉGOÏSTE

— Là, il se trouverait en des conditions bien spécifiées.

— Avec moi il n’aurait qu’à se montrer affectueux.

— Lui assurerez-vous un revenu permanent. Pour un gentleman oisif, il est terrible d’être un gentleman sans le sou.

— Il n’a qu’à me plaire, ma chérie, et il sera lancé et protégé.

— Mais s’il ne réussit pas à vous plaire ?

— Est-ce donc si difficile ?

— Oh ! fit Clara, vexée.

— Vous voyez, ma chère, que je vous réponds, dit Willoughby.

Il continua : « Mais laissez ce vieux Vernon faire son essai. Il a ses idées. Qu’il les poursuive. Je contrôlerai l’expérience. »

Clara en obstination défaillante était prête à abandonner la lutte.

— Est-ce que l’argent ne joue aucun rôle en ceci ? interrogea-t-elle timidement, sachant que sir Whitford était pauvre.

— Le vieux Vernon entend dépenser son argent de cette manière. Si cela l’empêche de se rompre les membres et de se casser le cou dans les Alpes, c’est un emploi judicieux.

— En effet ! fit la voix de Clara en un souffle.

Elle saisit sa torpeur comme une visqueuse limace, la rejetant au loin.

— Mais j’ai compris que Mr Whitford a besoin de