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Page:Meredith - L’Égoïste, 1904.djvu/15

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L’ÉGOÏSTE

mise à l’écrire, c’est-à-dire bien avant que l’écriture fût inventée. Aussi, pour le lire avec fruit, il s’agit tout d’abord de le condenser.

Qui, dit l’humouriste notable, en allusion à ce livre, qui peut studieusement voyager à travers l’amas de feuilles maintenant suffisant pour s’étendre du cap Lizard aux derniers lambeaux et fragments de lieues pulmonaires, dansant sur leurs orteils à cause du froid, tel que le content les explorateurs, et reprenant haleine par bonheur, comme les chiens attrapent les os à table, tout au bout du Pôle ? Longueur non variée, désordonnée, sottise dilatoire, choque le cœur, vieillit le cœur. Et si finalement nous imprimions l’une de nos pages sur le crâne de corbeau de cet externe solitaire et majestueux ? Avec effort, même lui, nous pouvons l’introduire dans le livre ; quoique le savoir nous sera aussi peu présent, que lorsque les chapitres laissèrent pendre leur bout par-dessus la falaise que vous apercevez au large de Douvres ; où se tient notre grand lord et maître contemplant les mers, sans réfléchir à ce qu’elles recèlent.

En d’autres mots, comme je m’aventure à le traduire (les railleurs sont difficiles ; c’est le genre de leur esprit de déconcerter nos facultés) le miroir intérieur, l’esprit qui étreint et condense, est requis pour nous donner cette matière qui dépasse tant de bornes (s’étendant jusque près du Pôle) en essence, en exemples choisis, digestivement. Je le conçois en indication de méthode réaliste d’une transcription consciencieuse